Banff 36Y 1975 / 2012 MoS.

Whisky ô combien délicat, il est bon de le laisser un moment se reposer, avant de tenter une approche. 

Ensuite son âge fait également appel à la patience.

• Banff 36Y Malts of Scotland 11-1975 / 04-2012. Bourbon Barrel n° MoS 12015. 43,8%.

Nez : C'est plutôt léger. Du miel, mais aussi des notes de colle, de solvant. Ensuite des fruits frais, abricots, pêches. Les arômes sont très fondus, il n'est pas simple à analyser. Néanmoins de minutes en minutes il devient plus enveloppant et sa vanille s'associe à des notes plus florales et herbacées.

Bouche : Très doux en bouche. Crème de fruits, qui précède une vanille, caramel beurre salé. Elle comporte également beaucoup de bois, de la craie. les fruits sont toujours là, pêche, pomme, orange. Je confirme qu'il faut prendre le temps avec Banff. Les épices approchent dans l'ombre, bref il est très changeant, mais pas instable pour autant.

Finale : Fruits secs, orties, piments. C'est relativement long et je dois dire que ce petit mélange n'est pas désagréable, il n'est pas courant. 

Historique de ma précédente dégustation d'un Banff:

Banff est probablement la distillerie d'Ecosse, voir du monde, qui a vu le plus le sort s'acharner sur elle tout au long de son existence.

Située dans le Moray, sur la côte de la mer du nord, à l'embouchure de la rivière Deveron. Elle salue de l'autre côté de la Banff Bay, la distillerie de Macduff.

La toute première distillerie est l'oeuvre du Major James McKilligan en 1824, qui vendra son bien à la Famille Simpson, Abraham et Omer... Non je déconne.

Bien entendu à l'époque le whisky était prioritairement utilisé dans les assemblages, mais un single malt existait déjà, nommé Old Banff.

En 1863 James Simpson Jr va fermer le site original et reprendre la distillation à Inverboyndie, située plus près de la ligne de chemin de fer. 

Mais il faut croire que le fantôme du Major ai vu d'un mauvais œil ce changement sans son consentement, car c'est un peu plus tard que les déconvenues se sont accumulées. 

En 1877 la distillerie part en fumée et force les Simpson à reconstruire l'ensemble. Elle est à nouveau opérationnelle six mois plus tard.

Au début des années '30, la crise oblige la famille à céder l'entreprise à une branche de DCL.

Toutefois elle restera fermée jusqu'à la fin de la seconde guerre mondiale, étant utilisée par l'armée à d'autres fins.

Malheureusement dés 1941 l'aviation allemande bombarde le site, envoyant le stock valser à travers la campagne, jusque dans la rivière. La légende veut que le lendemain les vaches avaient encore la gueule de bois.

La production reprendra après la guerre, mais en 1959 une nouvelle explosion détruira la Stillhouse. Le projet de séchage du grain à la nitro est finalement abandonné.

La maison se relèvera jusqu'en 1983, où elle fermera définitivement. Propriété de Diageo, pour ce qui est du stock, car la distillerie sera détruite. Destruction durant laquelle elle prendra feu une dernière fois.

Les embouteillages officiels sont rares, mais quelques indépendants sont là pour assurer la survie, bien entendu le prix de ces bouteilles est plutôt salé.

Nous parlons de la logique britannique et bien je crois que ce qui aurait été fort logique, c'eut été de construire une caserne de pompiers à côté de la distillerie.