25 Juin 2018
Nez : D'une incroyable intensité, riche en fruits mûrs, en vernis, en notes lourdes de caramel, de vanille. Il y a de la banane, de l'ananas. C'est complexe, situé entre le viandox, la menthe, la mangue et des épices. Me voilà un peu égaré, mais pour mon plus grand bonheur. L'ouverture va apporter des notes de café, de cerises marasquin.
Bouche : Une intensité qui s'exprime ici encore, avec un caramel énorme, lourd et tirant sur le vernis, des notes de pétrole. Il y a un beau lot d'épices qui semble avoir macéré dans un thé à la menthe. Ensuite toute cette richesse fruitée, sucrée, avec de la mangue, de la banane. Cet apport de fraîcheur qui provient d'un genre de résine de pin est vraiment appréciable, enfin personnellement j'adore ça. Ensuite nous aurons de la pâte d'orange et à nouveau cette sensation de café serré, ou plutôt de marc de café. Juste un mot sur le volume d'alcool, il est totalement au service des arômes, voilà.
Finale : Nous sommes sur du vieux meuble ciré, une petite amertume, des épices poivrées. Enfin du caramel légèrement âcre, qui va se mêler à de l'ananas confit, le tout accompagné de ce caractère mentholé.... Pfff c'est magistral !
Caroni est au rum ce que Port Ellen est au whisky, faut-il ajouter autre chose ? Oui !
Caroni fut fondée en 1918 et était une distillerie contrôlée par l'état sur l'île de Trinidad.
L'état possédait également sa propre sucrerie de canne via laquelle il s'approvisionnait en matière première.
Peu connue du grand public elle ne produisait que peu d'embouteillages officiels, avec ce style bien particulier que désormais les fans de rum affectionnent.
L'état décidera de sa fermeture en 2002 ou 2003, suite à la fin de l'exploitation de sa sucrerie, laissant à l'abandon un stock de fûts totalement exceptionnel, puisque l'on parle de centaines de barriques.
Ces fûts seront re-découverts en 2004 par le président du groupe Vélier, importateur de spiritueux d'origine italienne, alors sur l'île pour visiter Angostura et Caroni qu'il croyait toujours en activité.
Devant une distillerie envahie par la végétation, Luca Gargano parviendra à entrer dans les chais et enfin à acquérir l'ensemble des fûts, dont certains dataient des années '70.
Une version 12Y officielle sera commercialisée, ce qui sera finalement la plus jeune expression de la distillerie, offerte pour un prix à l'époque de 45€.
Les embouteillages se succèdent déchaînant les passions, ce que je comprends depuis qu'il m'a été donné la chance de déguster celui-ci.
Son style est défini en 'Heavy Rum' et était particulièrement apprécié de la marine britannique au travers de sa version 'Navy Strength'.
Ce Rasta Morris est ou était puisque les amateurs se jettent dessus très rapidement, disponible pour 175€, ce qui est un très bon prix puisqu'une version 'officielle' de cet âge se négocie environ 240€ à La Maison du Whisky.
Alors mon conseil c'est, essayez d'en trouver car le stock diminue et lorsque ce sera fini, ce sera pour toujours, puisque la distillerie a été détruite et que rien ne pourra visiblement la ramener à la vie.
Ce Caroni comme je le confiais à Bert Bruyneel était mon premier et la réponse de ce dernier fut automatique 'Ce ne sera pas le pire !'.
Je ne suis pas un expert en rum, mais celui-ci est comment dire ? Incroyable !
Asta Morris 'La genèse' avec Bert Bruyneel. - Passion du Whisky
Par où commencer ? Bert Bruyneel débute dans le whisky comme tout le monde, un peu par hasard, vers le milieu des années '90. Mais comme pour nous tous, la morsure va être profonde... Il va tâ...
http://www.passionduwhisky.com/2018/05/asta-morris-la-genese-with-bert-bruyneel.html