1 Novembre 2016
Le projet de distillerie de Rothes est dû à James Stuart & Co., toutefois il failli avorter avant même la fin des travaux, suite aux problèmes financiers rencontrés par Stuart.
En effet il semble que la Banque de Glasgow se soit effondrée aux environs de 1878, date de la construction.
Les associés de Stuart, dont William Grant & Co., ont alors pu compter sur un dons de l'église presbytérienne, des croyants pourtant totalement abstinents, ne voyant que l'intérêt collectif.
En 1887 elle fusionnera avec Islay Distillery, qui détient déjà Bunnahabhain, pour former Highland Distillers.
La production étant satisfaisante, elle fut injectée dans les assemblages Cutty Sark et Famous Grouse.
Malheureusement dix ans plus tard un incendie va ravager les chais, c'est une partie importante de la production qui cette fois là s'évapore, sans jeu de mots.
Un second incendie en 1962 fera également beaucoup de dégâts, il faudra cette année là reconstruire une partie du bâtiment.
Toutefois la distillerie a pu rebondir, augmentant en l'espace de trente ans son nombre d'alambiques, passant de 4 à 10 en 1989.
La distillerie semble avoir traversé les années '80 tout en souplesse, probablement grâce à son utilisation massive dans les blends.
C'est d'ailleurs son histoire d'amour avec Cutty Sark, qui va conduire le propriétaire à 50% du blend, à s'amouracher de la distillerie. Cela coûte finalement moins que de produire à son compte un whisky indispensable à la maison.
En 1987 Berry Bros & Rudd fait donc l'acquisition de Glenrothes et elle ne la lâchera pas de sitôt.
En 1993 l'embouteilleur indépendant et négociant en vins, décide d'aller plus loin en proposant des versions millésimées de son single malt.
Aujourd'hui bien qu'elle maintienne le cap, le chant des sirènes fait son oeuvre et ce sont plutôt des versions sans notion d'âge qui font une apparition plutôt discrète dans les rayons des grandes surfaces.
De ces NAS citons Select Reserve ou Alba Reserve.
En 2010 Le groupe Edrington rachète Highland Distillers, dont fait partie Cutty Sark.
Néanmoins Berry Bros reste maître de Glenrothes, mais je dois bien avouer que l'arrangement est encore un peu opaque pour moi.
Un petit résumé sur Berry Bros & Rudd
Nez : Dans les premières minutes je me demande où est passé le sherry, après une demi heure, ok je l'ai retrouvé. Ce whisky nous conduit au jardin, dans le verger. Jus d'orange légèrement acide ou citronnée.
Bouche : Il a de la conversation ce petit. L'orange prend le dessus. Caractère laiteux. Beaucoup d'épices poivrées. Raisins secs, céréales et thé vert. Fruits du soleil et miel. Meringue.
Finale : C'est probablement ici que le sherry me convainc le plus avec son côté caramélisé et gras. Astringente et épicée. Je crois savoir ce qui a plu à mon ami Sylvain... l'amertume.
Un whisky qui se boit facilement, sans défaut, avec une véritable évolution.
J'adhère et me demande s'il y a un O.B. millésimé qui vaut le coup ?