21 Octobre 2016
Glen Spey, que voici un bien rare whisky qui se montre sous son vrai visage de single malt.
Cette distillerie établie à proximité du château de Rothes, dans l'ancien moulin à avoine, a débuté ses activités en 1878 sous l'impulsion d'un marchand de grains local, James Stuart.
Il lui fallut néanmoins quelques années avant de produire réellement du whisky, à priori.
Son nom d'origine aurait été "Mill of Rothes", celui-ci devint Glen Spey lorsque Stuart vendit l'affaire pour 11.000£ à W. & A. Gilbey, qui par un jeu de fusions successives va intégrer Diageo lors du rassemblement de Guinness et International Distillers and Vinters.
Malgré un incendie en 1920, où il fallut reconstruire et les périodes de guerres, où elle fut mise en sommeil car les grains d'orge étaient comptés, la société parvint à rester seule à bord de sa date d'achat en 1887, jusqu'en 1962.
Ce fut d'ailleurs la première société anglaise à posséder une distillerie sur le sol d'Ecosse.
Stuart quant à lui fera l'acquisition de Macallan et la remettra en état de fonctionner.
La ville de Rothes compte quelques belles distilleries comme Glen Grant et Glenrothes, elle comptait aussi la disparue Caperdonich.
Glen Spey comme je l'écrivais plus haut n'est que très peu connue sous sa forme 'single malt'.
Les plus de 1 million de litres d'alcool qu'elle produit chaque année vont rejoindre d'autres whisky dans des assemblages bien connus, comme le célèbre J&B, miam miam beurk.
Il y eu une version âgée de 12 ans dans la fameuse collection Flora & Fauna.
La distillerie possédait autrefois son aire de maltage, mais celle-ci fut transformée en entrepôts, lors de grandes transformations fin des années '60.
A cette occasion le nombre d'alambiques passa d'ailleurs à 4, 2 Wash de 12.000 litres et 2 Stills de 7.500 litres.
Les cuves de brassage sont en inox et l'eau provient de Doonie Spring.
Une fois de plus il faut compter sur les embouteilleurs indépendants pour découvrir le caractère propre de la distillerie, car ne comptez pas sur moi pour acheter un J&B.
Je ne saurais d'ailleurs trop recommander à tous les embouteilleurs indépendants d'acheter ce genre de distillat, afin de le mettre sur le marché du single malt dans les années à venir...
Il est injuste de voir ce travail terminer sa course de cette manière, c'est inhumain.
Nez: Très fin, très frais. Vanille, fruits frais type orangeade et écorces d'oranges. Câpres? Sucre d'orge. Miellé et déjà une petite minéralité.
Bouche: Une vanille bien placée, épices piquantes. Le fond est plutôt minéral et fruité. Muscade, fruits secs. Pff allez quoi ça mérite d'être connu autrement que dans de la camelote à soda.
Finale: Une belle amertume que j'associe désormais au thé. Astringente. Pulpe et pépins de raisins blancs.