13 Septembre 2019
Nez : Des fûts de vin rouge, voilà une finition de laquelle je ne suis habituellement pas friand. Toutefois au nez je dois avouer que cet aspect vineux n'est pas vraiment apparent, pas dominant. Il y a en effet des notes de fruits mûrs, mais ce sont d'abord des fruits secs, des caractéristiques plutôt liées à un fût de bourbon, avec de la cannelle, maïs grillé. J'ai le sentiment de retrouver de la menthe fraîche. C'est en tous les cas un mélange subtile et très agréable. Guimauve.
Bouche : Par contre le vin va ici pleinement donner de ses effets. Tanins, avec du poivre blanc, du bois, de la sécheresse à peine combattue par un miel d'arbousier, mêlant sucrosité et amertume. Du point de vue de la puissance c'est très bien, puisque pas agressif malgré 60,3%. Par contre sur le plan aromatique, c'est vraiment le genre de whisky qui n'est pas fait pour moi et je précise que c'est un jugement de valeur qui repose sur mes propres goûts. Pourtant le nez m'avait donné de l'espoir, mais la bouche est radicalement différente et sera appréciée par ceux qui attendent ce côté boisé et épicé. J'y retrouve tout de même un peu de fruits rouges, mais je suis bloqué par le reste.
Finale : Le reste et bien c'est ce qui va également persister, poivre intense, amertume, boisé et par conséquent sécheresse. Le tout, toujours trop extrême pour moi. Il faut bien une exception à mon amour, du coup "presque" inconditionnel pour le whisky.
Cotswolds Odyssey Barley - Passion du Whisky
Cotswolds Single Malt 2014 / 2017 'Odyssey Barley' Batch 04/2017. First Fill Oak Barrels. 10800 Bottles. 46%. Nez : C'est intense et d'emblée différent de ce que je peux trouver sur un scotch. La...
Les Cotswolds se définissent comme une région vallonnée, située à environ 100 miles à l'ouest de Londres.
Elle s'étend du Glaucestershire jusqu'au Worcestershire, oui comme la sauce que perso j'étale joyeusement sur le rata aux épinards, froid de préférence et sur une tartine... enfin je ne vais pas raconter toute ma vie.
Ce sont donc pas moins de cinq comtés qui la compose.
En juillet 2014 la distillerie éponyme ouvre ses portes sur l'impulsion d'un New-Yorkais du nom de Daniel Szor, (c'est vrai que ça fait un peu 'cinquième élément').
L'homme est originaire de la région, ancien de la finance londonienne, il mettra ses moyens et ses compétences au service d'une discipline abandonnée depuis longtemps dans le coin, tout comme le bâtiment qu'il va faire revivre, accompagné de Mary et Janis, deux petits alambics en provenance de chez Forsyths ainsi baptisés.
Mary s'occupe du lavage et fait 2500 litres, tandis que Janis avec ses 1600 litres se charge de la repasse. Tout ça fait très macho, mais il n'en est rien.
Aidé par Harry Cockburn, ancien directeur de chez Bowmore et le Dr Jim Swan, il fera couler le spiritueux dès septembre 2014.
La philosophie est belle, orge local, maltage au sol à l'ancienne à Warminster.
Le nom de la ferme apparaissant sur l'étiquette des batchs successifs de la version Odyssey, faire comme les copains, quand il le font bien, ça reste bien.
La méthode de production à cela d'original qu'elle met en avant dans la communication de la distillerie, premièrement les levures, mais aussi la durée de la fermentation.
Deux souches de levures, Anchor et Fermentis pour ceux que ça chiffonne de pas tout savoir, clairement utilisées pour l'intérêt gustatif, pour l'influence produite sur le distillat.
Hum, l'influence des levures sur le goût du whisky, un sujet sensible un peu partout ailleurs sauf ici, une demi information à mon humble avis.
Ensuite une fermentation très longue, 90 heures.
Cette technique va produire sur le moût un acidification importante dans les cuves inox de Cotswolds, (La distillerie en possède huit, de 2500 litres).
C'est également la porte ouverte à un développement des bactéries, ce qui résonne un peu comme une méthode Dunder, appliquée en Jamaïque.
Le Muck en moins, ce sont bien des esters qui sont attendus, accompagnés de saveurs fruitées caractéristiques.
La distillation va concentrer ces saveurs fruitées très rapidement, ce qui poussera le distillateur à sélectionner un cœur de chauffe très tôt dans le début du processus, mais également de le stopper plus tôt que la moyenne.
Cela n'empêchera pas au jus de sortir à 75% de volume d'alcool, avant d'être placé dans d'anciens fûts de Bourbon de premier remplissage, ou de vin rouge de chêne américain reconditionnés.
Il sera juste avant diminué à 63,5%, par l'ajout d'eau déminéralisée, ni filtré, ni coloré.
Cotswolds produit également d'autres spiritueux, comme un gin de type London Dry, composé de neuf botaniques, dont le laurier, la cardamone, le pamplemousse rose...
Certains sont disponibles uniquement sur place, ou de manière ponctuelle et saisonnière.
Il y a un Limoncello, de l'Absinthe, de la crème de Whisky etc... L'équipe étant composée de personnes aux origines diverses, cela influence à priori positivement les expériences menées sur place.
Depuis 2018 un nouvel espace visiteur à été aménagé, pourquoi pas y faire un crochet lors de votre prochain séjour à Londres.