21 Mars 2019
Nez : Parfumé. S'il présente toujours des notes de malt, celles-ci sont bien couvertes par sa texture crémeuse, ainsi qu'un apport de fruits mûrs. C'est ensuite du caramel qui viendra envahir le verre. Pommes, poires, céréales toastées.
Bouche : Douce, crémeuse, avec une présence fruitée très agréable. Nous avons des épices douces, une poignée de fruits secs. Tout comme pour le nez, le caramel vient s'imposer, ce qui est très plaisant. Pour tout dire c'est une agréable surprise. Du bois neuf viendra s'ajouter. Poire, abricot, malt torréfié.
Finale : De longueur moyenne, sur les fruits du verger. Une persistance du caramel, raisin blanc. Un whiskey très facile d'accès, au rapport qualité prix vraiment correct. Surtout une finition très réussie, puisqu'elle viendra enrichir l'ensemble sans le dominer, c'est exactement ce qui me parle.
Lambay, c'est cette île curieusement décrochée de l'Irlande, située à peine à trois miles de Dublin.
Sanctuaire pour la reproduction des animaux marins, dont les phoques et une multitude d'oiseaux, comme les goélands, les mouettes et bien entendu de celui qui fait l’emblème de la marque, le macareux.
Le lieu accueil également un troupeau de bovins, mais aussi des Wallabies dont j'ignore la date d'arrivée.
L'île est également connue pour ses naufrages de navires marchands au 19ème siècle.
Le plus tristement célèbre sera comparé au Titanic, c'est celui du RMS Tayleur, de la White Star Line en janvier 1854.
380 personnes périrent dans celui-ci, dont la coque de métal repose toujours sur les fonds proches des côtes de Lambay.
Pour en revenir au whiskey, il est issu de la collaboration entre deux familles.
La première est la famille Baring, puisque c'est Cecil Baring, troisième Baron de Revelstoke, qui en fera l'acquisition en 1904, répondant simplement à une annonce "Island for Sale".
Il quitte à l'époque les tumultes de la vie New-Yorkaise et sa fonction de banquier, pour investir 5250£ dans cet achat pour le moins particulier.
Plusieurs générations s'installeront à Lambay, souvent hautes en couleurs.
James Cecil Baring est probablement le plus emblématique, il est le père de l'actuel propriétaire, Alxandre Baring.
Ancien pilote de la RAF, pilote de voltige ensuite, il fera construire la première piste d’atterrissage sur l'île et il sera le premier à s'y poser.
Dans les années '60 il dirigera le célèbre studio d'enregistrement 'Regent Sound', où les Stones enregistreront leur tout premier album, ainsi que Jimi Hendrix.
La seconde famille est la famille Camus, dont l'histoire s'associe instantanément à celle du Cognac et ce depuis cinq générations.
Elle est actuellement dirigée par Cyril Camus, qui fait valoir le savoir faire acquis, désormais dans la production d'un whiskey.
Si le projet final est de s'installer sur l'île pour distiller, cette collaboration n'a encore qu'un an à peine de présence sur le marché.
Toutefois la production, distillée trois fois utilise déjà l'eau de l'île, mais également un chai qui y est implanté, The Sea Cask Room.
Après une première maturation de minimum 4 ans en fûts de bourbon de premier remplissage, le whiskey sera transféré dans les fûts préalablement brûlés, expédiés par la mer, par la maison Camus, afin de capter les arômes associés au Cognac durant une période de finition.
La lourde tâche d'assemblage est confiée à Patrick Léger, master blender de la maison Camus.
Voilà, que dire ? Je vous souhaite de le découvrir, car j'ai été agréablement surpris par ce whiskey, directement accessible, dont la finition semble bien maîtrisée.
Un whiskey qui ne fera pas de croque en jambe à des whiskies plus vieux, plus tout en fait... Mais qui est totalement dans la lignée de ce qui se fait de très bon en Irlande pour le moment, ce qui en fait un must have dans sa catégorie rapport qualité prix.