29 Juin 2020
Nez : Tout d'abord à l’œil, nous avons un produit d'une magnifique teinte dorée et une texture huileuse qui fuit lentement sur le verre. Ce qui donnera en premier nez justement cette approche grasse, douce, déjà bien caramélisée et vanillée pour un produit de cet âge. Si dans les premières secondes il y a l'une ou l'autre pointe d'alcool, celui-ci s'efface totalement par la suite. S'il y a cet apport du grain, de la jeunesse, c'est un grand vent de fraîcheur qui plane sur le verre, mais encore ce côté toffee délicieux. Il me fait remonter en mémoire ce dessert fait de petits beurres et de crème vanille, avec une point de miel.
Bouche : Pour un produit de cet âge c'est vraiment très bon et sa puissance portée à 50% est extrêmement bien vu car ça passe comme une lettre à la poste. Il se dégage pas mal de fruits secs, noisettes et amandes certainement. Ensuite c'est un retour parfait de la vanille crémeuse, toujours des notes de biscuit au beurre. Très franchement si c'est ça le terroir, je ne demande qu'à goûter la suite de la production car c'est très très bien foutu.
Finale : Elle va présenter un visage plus poivré, plus sec aussi, mais rien d'alarmant, tout cela reste d'une grande cohérence. C'est un très bon produit, qui a de la longueur, qui conserve de l'énergie très longtemps. Si l'ensemble reste sec, de la cire apparaît et se dépose sur les lèvres, ce qui donne un contraste intéressant. Tout cela va rappeler des notes de caramel à nouveau, de céréale, peut-être un peu de pomme.
Waterford Distillery, c'est le nouveau terrain de jeu de Mark Reynier.
Partant de ses connaissances en matière de terroir accumulées durant ses années Bruichladdich, celui-ci a décidé de pousser cette vision à l'extrême, afin d'offrir une transparence inégalée sur les origines de son whisky.
Waterford va travailler avec 72 fermiers locaux, dont certains ont opté pour la culture biologique, ou biodynamique.
Chaque récolte est répertoriée et distillée individuellement, chaque semaine le distillerie produit un whisky issu d'un terroir différent.
Vous pouvez par ailleurs suivre directement sur le site officiel la production en cours, puisque la distillerie possède des webcams et établi un tableau mis à jour sur le sujet.
Cette notion de terroir fait référence à la fois à la composition des sols, il y en a 19 types différents, au micro-climat éventuel, à la variété d'orge, pour une traçabilité encore jamais atteinte dans le monde du whisky, du moins en matière de communication destinée aux consommateurs.
La distillerie est située sur les rives de la Suir, au sud-est de l'Irlande. Elle est installée dans un bâtiment construit en 2004 par Diageo et équipé par Waterford en 2015.
Les premiers distillats furent produits en décembre 2015 sur des alambics de 1972 rachetés à Inverleven d'abord par Bruichladdich et finalement installés à Waterford.
Il s'agit d'un wash et d'un spirit still qui n'avaient fonctionné que 18 ans durant, ce qui nécessita une remise en jambes réalisée par les ateliers Forsyths.
Les premiers distillats ont désormais trois ans et sont disponibles sur le marché.
Impossible donc de ne pas assister à la naissance de ce nouveau bébé.
Pour la petite histoire, à l'époque Bruichladdich avait également acheté un Lomond. Celui-ci est actuellement employé pour produire le Gin Botanist et a été baptisé Ugly Betty.
Chaque boite comporte un code 'Téireoir', celui-ci vous dira tout du whisky que vous dégustez, mais quand je dis tout c'est un euphémisme.
Chaque phase est décrite, du semi à la mise en bouteille, vous avez toutes les indications sur les sols, les fûts qui entrent dans la composition de l'assemblage... clou du voyage, vous pouvez même écouter chanter la campagne irlandaise au travers d'une bande sonore de près de 15 minutes...
Je vais alors une fois de plus essayer de résumer au mieux les éléments importants.
Ce whisky provient des terres de Ed Harpur de Bannow Island, village situé sur la côte à 30 kilomètres à vol d'oiseau à l'est de Waterford. Il a précisément 3 ans 7 mois et 27 jours.
Son orge, de la variété Overture a été semée le 23 mars 2015 et fut récoltée le 07 septembre 2015, une très bonne année pour ce type de culture en Irlande.
Le maltage sera effectué le 07 mai 2016 après une période de dormance et arrivera trois jours plus tard à la distillerie.
La fermentation va commencer le 04 juin, elle durera 136,2 heures, ce qui est très long. La levure est une levure de distillation, la Mauri Standard. L'eau provient d'une nappe aquifère volcanique.
Le processus de distillation va se tenir du 09 au 17 juin 2016.
Le lot sera mis en fût le 23 juin pour une maturation qui avant de s'achever passera par une période de mariage à partir du 07 février 2020, pour ensuite être embouteillé le 02 juin 2020.
Quand je vous disais que c'était précis...
Au total ce sont 23 fûts qui furent employés pour le vieillissement.
6 sont des fûts premium français de la tonnellerie des Domaines, 9 viennent de chez Jack Daniels, 6 sont des fûts neufs américains produits au Kentucky par Speyside Cooperage à Shepherdsville et deux sont d'anciens fûts de plus de 500 litres d'Oloroso.
Pour le type de sol, je vous laisse aller regarder avec le code Téireoir communiqué dans le descriptif du produit qui précède la note de dégustation, c'est également très précis.
J'ai failli oublier, mais les distillateurs de ce whisky sont James Ellickson, Ian O'Brien, Padraic Power et Cian Dirrane.
Pour le reste, il y aurait tellement de choses à dire que je vous laisse le lien vers le site officiel, impossible de tout résumer ici.
Ensuite j'espère pouvoir continuer à suivre l'évolution de cette distillerie et apporter progressivement plus d'informations à son sujet.
Waterford Distillery | Terroir-Driven Single Malt Irish Whisky
Our pioneering whisky project uses only Irish barley, including organic & biodynamic, from unique terroirs. Each crop is harvested & distilled separately.