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Passion du Whisky

Rasta Morris 'Entrée - Plat - Dessert'

 

  • Rasta Morris Guyana 14Y Diamond Distillery Cask RM003. 2004 / 2018 Full Proof 61,5%. 

 

Nez : En voilà un qui donne tout à ce sucre Demerara, dense, corsé, brûlé. Je lui trouve des senteurs de paprika. Le sucre de canne va s'adoucir, se faire modérément plus crémeux. 

 

Bouche : Des notes très particulières d'écorces, de fèves de cacao. Le sucre de canne y est presque amère tant il est cuit. C'est puissant, d'une densité impressionnante. Nous avons du bois certes, mais aussi un ensemble plus végétal, semble t-il tiré d'une macération de plantes, encore une fois je découvre quelque chose sur la plan aromatique. C'est très typique ou atypique je l'ignore, mais c'est très ça. La seconde dégustation, après aération, va assécher la bouche, il n'y aura pas de prisonnier c'est très clair, ce rum tire à boulets rouges. 

 

Finale : Sèche, elle semble vouloir conserver sa toute puissance. Fruits secs, bananes sèches, épices douces. Réglisse, coriandre.

 

Un rum pour moi et pour le moment, inclassable. Une très belle expérience qui va peut-être partager les amateurs, j'attends les retours pour me faire une idée de ce point de vue.

Il mettra à l'épreuve vos prétentions de pirate.

 

  • Rasta Morris Guyana 26Y Uitvlugt Distillery Cask RM004. 1991 / 2018 Full Proof 58,8%.

 

Nez : Alors pour commencer, je dirais que nous sommes très très loin du Demerara précédent. Pas de claque du sucre de canne presque brûlé, mais une association de fruits, de fraîcheur, de tabac. Il va réellement prendre son temps pour se livrer. Notes de plantes aromatiques, légèrement médicinal. Il y a quelque chose comme de la coco, de l'ananas, de l'abricot à la limite, qui pointe le bout du nez, mais les arômes sont particulièrement fondus. Avec l'ouverture des épices poivrées, de la cannelle, réglisse. Confiseries au caramel brun et épais, à la limite du café.

 

Bouche : Complexe à mes papilles. Eucalyptus pour la note fraîche, des épices bien poivrées assaillent la langue. Il y a toujours ce côté très fruité, des fruits mûrs, limite confits. Des noix de cajou de plus en plus. Ensuite un retour de la cannelle, de la réglisse. Enfin ce caramel brun vient peser dans la balance, il est miellé et boisé à la fois. Des fruits très mûrs arrivent également, banane, coco.

 

Finale : Elle va se faire pour moitié sèche et pour l'autre moitié liquoreuse et fruitée, c'est spécial. Des fruits secs, caramel, bois. 

 

Je dirais que c'est vraiment un rum de spécialistes. Il faut bien maîtriser l'ensemble de la production de cette distillerie, se créer un répertoire de saveurs.

C'était pour moi une très belle expérience, mais je crois qu'elle eut été encore plus intéressante si j'avais déjà pu goûter quelques dizaines de Uitvlugt.

Mais bon je n'ai qu'un foie et je me suis déjà bien consacré au whisky, impossible d'être sur tous les fronts.

Ceci dit cela me donne envie d'approfondir le sujet.

 

  • Rasta Morris Fidji 14Y Cask RM005. 2003 / 2018 Full Proof 59,5%.

 

Nez : Je n'ai pas mis mon nez dans beaucoup de verres de rum immatriculés Fidji, mais j'ai le sentiment que c'est immanquable lorsque les arômes s'échappent de ce réceptacle. Quand je dis qu'ils s'échappent ce n'est pas un vain mot, réellement ce sont des volutes généreuses et parfumées. Alors il y a ce petit caramel crémeux, généreux, mais recouvert d'un vernis épais. Floral à souhait, jasmin dirait monsieur Piron. Ce que je percevais comme du vernis, va en réalité se trouver être de l'eucalyptus, un genre de chewing-gum à la chlorophylle. Quelque peu impétueux à l'ouverture, il ne va pas réellement s’apaiser, mais ses senteurs seront bien plus lisibles. De petites choses viennent s'ajouter, alors peut-être je me trompe, mais je l'écris quand même, des agrumes, zestes, liqueur de cerise...alors très légère présence de camphre.

 

Bouche : Vive mais maîtrisée, d'une grande fraîcheur. Nous retrouvons les mêmes composants qui constituent la trame du nez, c'est à dire, caramel crémeux, menthol je dirais pour simplifier un peu, agrumes. J'ai tout de même l'impression de retrouver également ce côté vernis, un peu industriel, camphré. L'ensemble est comment dire ? Unique comme visiblement peuvent l'être ces rums du Pacifique. 

 

Finale : Toute en fraîcheur, légèrement végétale, avec encore de ce caramel mou. Il y a une vraie consistance qui persiste, les papilles restent en alerte.

 

Très franchement au premier contact je me suis dit que ce ne serait pas un rum pour moi.

Mais après une courte aération, mes amis c'est magnifique. 

Encore un profil que je découvre, encore quelque chose qui me parle de terroir, d'exotisme, qui ne ressemble à rien d'autre.

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