22 Décembre 2018
Nez : A ce stade, le rhum de base domine les débats. Nous retrouvons cette texture grasse, tout ce qui fait un Clairin, l'aspect végétal et terreux. Caroni est pourtant un rum puissant et généreux. Je lui trouve encore une certaine fraîcheur, sur des notes citronnées, de jus de canne. Vient ensuite un caractère plus épicé, mais aussi une sensation de fumé, d'un genre de viande séchée. Peut-être quelques senteurs de banane séchée, mais l'intervention du fût n'est pas instantanée et évidente, toutefois l'ensemble est vraiment agréable, parfaitement équilibré. Amandes, mangues déshydratées.
Bouche : Le bois est ici présent, il apporte sécheresse et épices. La canne, ce terroir est très reconnaissable, mais oui une influence supplémentaire apparaît. Ce n'est pas extravagant et quelque part je trouve que c'est une très bonne chose que cette subtilité, cela doit rester tout d'abord un Clairin. Je retrouve ces saveurs qui me semblent fumées, viandées. La mangue est à priori le fruit le plus présent, toujours sous une forme plus ou moins sèche.
Finale : Ici nous sentons cette sensation épicée que provoque la mangue. L'ensemble est doux, nous avons cette persistance du jus de canne, cette apport végétal.
Fondée au lendemain de la seconde guerre mondiale, par le père du propriétaire actuel, Danois Vaval, la distillerie de Cavaillon à Haïti, porte le nom d'un peuple natif des Caraïbes, les Arawaks.
La plantation de vingt hectares est cultivée de la manière la plus traditionnelle qu'il soit, puisqu'il n'est fait usage d'aucun pesticide et le transport de la canne de la variété Madame Meus s'effectue toujours à dos d'âne.
La production en elle même poursuit la même logique.
Une fermentation relativement longue, puisqu'elle peut se prolonger sur cinq jours et se déclenche spontanément, grâce aux levures naturellement contenues dans la plante.
La chauffe s'effectue par une vapeur issue d'un four à bagasse, le distillat qui atteint entre 50 et 55% passe par un alambic maison se terminant par une colonne à huit plateaux.
Fritz Vaval, producteur actuel, traite entre 5000 et 6000 litres de pur jus de manière journalière en période de distillation.
Cette production rejoint alors la capitale Port-au-Prince afin d'être embouteillée.
À l'origine le Clairin n'est pas destiné à être vieilli en fût.
Toutefois certaines expériences en ce sens sont menées, comme dans le cas de ce single cask, issu de la célèbre distillerie de Trinidad, Caroni.
La Clairin Vaval aura passé 21 mois sous bois, de juin 2016 à mars 2018 et a été spécialement sélectionné par notre importateur national The Nectar Belgium.
Je n'ai pas encore testé un Vaval sans vieillissement, mais pour moi un Clairin se suffit à lui même, pour faire simple je trouve ce spiritueux tout simplement magnifique, cela ne s'explique pas, c'est une des grandes découvertes de l'année.
Toutefois je suis plutôt tenté de goûter à tous les Caroni qui me sont proposés, j'étais donc curieux d'expérimenter cette association.
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http://www.passionduwhisky.com/2018/09/clairin-le-rocher-2017.html