Dràm Mòr - Interview de Kenny Macdonald

Le Blog : Pouvez-vous nous dire où se trouve le siège de Dram Mor et comment tout cela a débuté ?

Kenny Macdonald : Le groupe Dràm Mòr est basé dans la ville de Dumbarton sur la rive nord de la rivière Clyde à environ 25 km au nord de Glasgow.
Notre siège social est situé dans la maison Strathleven du début du 18e siècle.
Nous sommes le plus souvent sur la route.

Dràm Mòr est une compagnie depuis 2011, mais nous n'avons mis en bouteille que depuis fin 2019.
Au fil des ans, nous nous sommes concentrés sur la formation du personnel d'accueil dans toutes sortes de domaines autour du whisky, organiser des événements basés sur le whisky et travailler principalement comme agents d'exportation de nombreux producteurs indépendants de whisky écossais.
Le fait de travailler dans le domaine de la distribution dans toute l'Europe et au-delà nous a inspirés pour commencer à embouteiller sous notre propre étiquette et jusqu'ici, tout va bien.

Le Blog : Vous êtes présent dans de nombreux pays. Quelle est la place de la Belgique pour vous et comment trouvez-vous les amateurs de spiritueux belges ?

Kenny Macdonald : Dire que la Belgique est un pays spécial pour nous ne lui rend pas justice.

Sans un doute il s'agit de notre meilleur marché et celui dans lequel j'aime travailler. Nous sommes très chanceux sur plusieurs fronts en ce qui concerne le marché belge.
Tout d'abord la connaissance de la population en matière de whisky en Belgique est d'un haut niveau, nous n'avons donc pas eu besoin de commencer au tout début pour expliquer qu'est-ce qu'un single cask, un whisky brut de fût et pourquoi (à notre avis) c'est le summum de la qualité du whisky écossais.
Deuxièmement, nous avons été incroyablement chanceux de pouvoir organiser un festival avec notre mise en bouteille inaugurale et c'était Gand.

Ce n'était littéralement que deux jours avant que nous entrions dans un verrouillage à l'échelle européenne, la chance nous souriait ce jour-là à coup sûr. Au cours de cette visite, nous avons réussi à faire passer notre message
à des fans de whisky très enthousiastes et le reste appartient à l'histoire depuis lors.
Enfin, mais certainement de la plus haute importance, nous avons le bon distributeur en la personne de Jürgen Vromans connu de la plupart comme Le Whisky Mercenary.
Jürgen n'a pas seulement été un excellent distributeur, il est aussi devenu un ami et travailler ensemble a été extrêmement bénéfique au cours des dernières années, des années particulièrement difficiles.
Tout compte fait, la Belgique est notre meilleur marché et nous continuerons à soutenir et à assister en personne à autant d'événements que possible.

Un grand merci également à la base de fans que nous avons en Belgique qui a été formidable et qui nous a montré un soutien incroyable.

Le Blog : Un bon spiritueux est toujours une affaire très personnelle. Mais selon vous, qu'est-ce qu'un bon whisky, ou un bon rhum. Quelles qualités doit-il avoir et comment faites-vous vos choix ?

Kenny Macdonald :  Vous avez tout à fait raison de dire qu'en ce qui concerne le produit fini, les spiritueux sont une affaire très personnelle mais l'esprit new make est quelque chose sur lequel vous pouvez avoir raison ou vous tromper horriblement.
Il existe de nombreux types d'excellents spiritueux et il y aura une quantité énorme de facteurs à définir, qui dicteront cela, tels que l'orge et la levure utilisées, le temps de fermentation, la vitesse de distillation et la forme et la taille des alambics utilisés.

Une fois que nous avons un bon esprit ("bon" n'est pas assez bon pour nous), il nous revient de déterminer quel chêne mettra en valeur l'esprit au mieux de nos capacités, ainsi que la durée de repos du spiritueux dans son fût neuf.
Le secret en ce qui me concerne se situe dans l'équilibre général.
Le chêne ne doit jamais submerger l'esprit et vice versa. Par exemple si vous
regardez quelques-uns des Sherry Monster très puissants, si vous pouvez obtenir un bon goût fruité, à de nombreuses reprises, il y a très peu de choses que vous pouvez déceler au sujet du style de l'esprit d'origine de la distillerie car le chêne l'a complètement dominé.
Personnellement, je préférerais de beaucoup voir un fût qui flatte le style de la distillerie sans le masquer.
Nous sommes très chanceux en Ecosse d'avoir une telle pléthore de distilleries qui produisent de superbes nouveaux spiritueux avec seulement une poignée que nous ne chercherons pas à acheter (Nous ne les nommerons pas ici), donc nous avons eu un peu l'embarras du choix au fil des ans, mais actuellement, nous vivons des moments assez ridicules du point de vue des hausses de prix sur le marché des fûts, qui ont été tirés par certains des charlatans dans le soi-disant commerce d'investissement, qui vendent des fûts à des gens sans méfiance pour des prix massivement exagérés.
Ces gens ne sont pas des amateurs de whisky dans l'ensemble et y sont très attachés surtout pour faire de l'argent rapide et rien d'autre. L'investissement en fût est une excellente chose à faire et peut apporter aux clients un profit très sain, mais n'approchez pas tous ceux qui font de la publicité sur les réseaux sociaux ou sur toute autre plateforme. Venez directement chez les gens qui ont l'habitude de gérer ce genre de choses au quotidien.

Le rhum est un peu plus difficile à jauger car il peut y avoir d'énormes
incohérences en ce qui concerne la production de rhum, donc avec cela, nous avons vraiment besoin de goûter avant d'acheter car nous avons essayé des stocks incroyables et certains, disons cela simplement, qui n'étaient pas pour nous !

Le blog : Pouvez-vous nous présenter votre gamme de spiritueux ? Comment est-elle constituée ?

Kenny Macdonald : Chez Dràm Mòr, nous essayons de sortir quatre versions de whiskies single cask par an et qui nous permet de viser à créer des saveurs pertinentes à certaines époques de l'année où nous espérons que les drams seront consommés. Par exemple gros lourd, les drams sherry ne sont pas vraiment ce que vous recherchez au milieu d'un été chaud et léger et floral ne fonctionne pas bien à cette période de l'année où il y a de la neige au sol.
Il n'y a bien sûr pas de règles strictes et rapides et les amateurs de whisky individuels apprécieront leur whisky à leur façon, peu importe la période de l'année, mais nous devons regarder la base sur le marché plus large et jusqu'à présent la réponse que nous avons eu a été fantastique.

Le blog : Quel est ton meilleur et ton pire souvenir whisky (rhum) ?

Kenny Macdonald : Du meilleur côté, je dois dire que l'ouverture de notre première bouteille sous le label Dràm Mòr est quelque chose de très difficile à décrire.
Un mélange de joie, de fierté et d'anticipation nerveuse, car même si nous l'aimions, rien ne pouvait dire si le reste du monde des amateurs de whisky serait d'accord, (il n'y avait pas lieu de paniquer).
Travailler en tant qu'embouteilleur Indy apporte une énorme quantité de défis différents et parfois, les frustrations peuvent être hallucinantes, mais je peux parler pour Viktorija ainsi que pour moi-même quand je dis que cela a été notre meilleur aventure.........Jusqu'ici!

Du pire côté,
En toute honnêteté, à mon âge et ayant été un buveur de whisky pendant plus d'années que je souhaite me souvenir, vous pouvez imaginer qu'il y a eu quelques moments dont je ne me souviens plus, (nous en sommes tous là après tout), mais je peux penser à une histoire d'horreur qui ne m'est pas arrivée à moi, mais où j'ai été témoin de première main.

J'ai un jour travaillé dans un festival local dans la ville d'Ayr, dans l'ouest de l'Écosse et la journée s'était très bien passée pour nous tous.
Les braves gens d'Ayr avaient tous passé une belle journée et la boutique du festival avait été assaillie.
Alors que je quittais le bâtiment, un homme devant moi expliquait à son ami
qu'il venait de dépenser une fortune pour une bouteille de Black Art de Bruichladdich et comment sa femme allait le tuer quand il serait rentré et tout en en riant..., il a trébuché.
Ce qui a suivi semblait se dérouler au ralenti alors que la bouteille et son propriétaire s'envolaient dans les airs.
L'ami du pauvre homme d'un geste a presque attrapé la bouteille volante,
seulement cela s'est transformé en une séance de jonglage, avant que la bouteille éclate, car il n'a pas tout à fait réussi à l'attraper.
Comme un bloc de savon mouillé, la bouteille oscillait d'une main à l'autre, jamais complètement sous contrôle jusqu'à ce qu'advienne un dernier retournement et que la bouteille s'écrase sur le trottoir.
Le silence de tous autour pendant les quelques secondes suivantes était assourdissant alors que tout le monde est passé par le sentiment "Dieu merci, ce n'était pas moi".
Je pense souvent à ce garçon et je me demande comment s'est passé son divorce !

Slàinte.

Kenny