13 Juin 2016
Arran, voilà une autre distillerie dans laquelle je mets de l'espoir.
Depuis sa création la gamme a subi un gros lifting.
Il faut dire que les expériences du passé n'ont pas toujours convaincu les amateurs.
Mais si certaines versions comme Amarone par exemple, n'était pas trop à mon goût, j'ai été séduit par la version Sauternes et passé le 10Y qui est un starter convenable, mais relativement limité, nous trouvons désormais de beaux embouteillages comme le 14Y ou le 18Y.
Les séries spéciales, comme Smugglers, Devil's punch bowl sont souvent à la hauteur.
En somme quand un Arran se présente devant moi, je ne rechigne pas à le goûter.
J'ai déjà eu l'occasion de tester un Arran Private Cask, c'était il y a un paquet d'années, mais j'en garde un très bon souvenir. Un 14Y tout simplement magnifique pour son prix de l'époque, une soixantaine d'euros, autant dire que c'est devenu introuvable.
A la différence de celui-ci, il s'agissait d'un fût de bourbon, à 55,2%, avec en première bouche de la pomme granny, oh mon dieu que c'était bon.
Malheureusement je ne prenais pas encore de notes.
Donc lorsqu'en fouinant un peu sur internet et sur le site de Delhaize je suis tombé sur celui-ci...
Un 10Y Sherry Hogshead, qui en plus au moment de ma commande coûtait 49euros, il est maintenant à 10euros de plus, merci les décisions politiques, 54,7%, je n'ai pas hésité très longtemps.
Je suis client de ce genre de vieillissement et bien entendu tout le monde ne sera pas d'accord avec mon avis, c'est heureux.
Il en reste, uniquement disponible sur le site Delhaize Wine World, après c'est à vous de chercher un peu.
Alors la question est, est-ce une bonne chose que de telle distilleries commencent à se laisser tenter par les douces promesses des commerces généralistes?
Oui et non probablement.
Oui car cela contribue à l'éducation des consommateurs, bien qu'un habitué de Jack ne sera pas toujours prêt à claquer 50 ou 60 euros et que le choc risque d'être violent pour un palais non averti. Au dessus des 50%, ça devient comment dire? Une expérience!
Non car bien entendu cela ne fait pas les affaires des cavistes. Bien que dans ce cas, il n'appartient pas à la gamme classique et que chacun est en droit de s'offrir un fût, avec un peu de moyens c'est clair.
Mais j'imagine que tout comme Bruichladdich, afin de survivre aux grands groupes, il faut élargir les horizons, communiquer et ça passe par cette étape, qui certainement ne fera pas sa gloire, mais y contribuera.
Nez : Wow coup de poker gagnant. Superbe sherry, orange, chocolat. Cake, voir pain d'épices. Fruits, bois, épices. Un joli petit lot. Du caramel façon vieux rhum.
Bouche : Alcool parfait, du souffre. Profil élégant et bien marqué. Beaucoup d'épices, du poivre certainement, mais aussi de la cannelle, peut-être de la muscade.
Finale: Légère sécheresse. Une petite prune verte et légèrement acidulée. Le sherry et le bois restent en trame de fond.
En conclusion, un très bon whisky auquel il ne faudra pas demander la complexité d'un 20Y, mais plus vous avancerez dans la bouteille, plus il sera aéré, plus il se civilisera et donnera son plein potentiel.