26 Mars 2016
La distillerie Bowmore, propriété du groupe japonnais Suntory est la plus ancienne de l'île de Islay, créée en 1779.
Elle propose une gamme très large de whiskies, du n.a.s. (non age statement), comme le small batch, en passant par un 12, 15, 18 et 25 ans dans la gamme classique.
Des expressions limitées, comme le 'Tempest' qui est un 10 ans vieillit en fûts de bourbon de premier remplissage, embouteillé à son degré naturel d'alcool, il en existe 6 versions. Les Devil's casks, qui ont également 10 ans et sont vieillis dans des fûts de sherry de premier remplissage, (First Fill). Le 50 ans, par ici la monnaie.
Mais aussi plus récemment des versions 'Travel', comme le 'Black Rock', 'Gold Reef', 'White Sands'.
Il est possible de trouver du Bowmore chez une multitude d'embouteilleurs indépendants, il en existe de tous âges, finitions, formes et couleurs.
Cependant des versions comme celles de la série 'Devil's Casks', qui compte trois embouteillages, vieillis en first fill sherry casks, sont très rares, très limités, très sensibles à la spéculation. Il faut savoir que la première version s'est vendue 80 euros, qu'elle est rapidement devenue introuvable et que certains la négocie à près de 500 euros aujourd'hui.
Cette dernière version vieillie à la fois en fûts d'Oloroso et de Pedro Ximénez, difficile à se procurer s'est vendue à plus de 100 euros, ce qui s'explique d'une part par l'augmentation des taxes en Belgique, mais aussi par la loi du marché.
C'est un prix certes, mais il faut dire que c'est vraiment très très bon.
Pour la petite histoire, le choix du nom attribué à cette série, vient d'une légende locale. Celle-ci voudrait que le Diable en personne ai visité le village de Bowmore, il aurait alors été poursuivi par les villageois. Ne pouvant se cacher dans un coin de l'église, car elle est de forme ronde, il trouva refuge dans la distillerie. Bien que ne pouvant s'en échapper, il ne fut jamais retrouvé. L'explication la plus plausible alors, est qu'il se soit caché dans un fût de whisky.
Nez : Iodé, de la noix, de la crème de sherry. Agréable, bien cadré, l'alcool est bien intégré. Avec un peu de temps, les portes de l'enfer s'ouvrent. Les arômes explosent, kirsh, fruits à noyau, pêche. Fumée de tabac, ça devient vraiment puissant. Réglisse et grenade. Pivoine, vraiment complet.
Bouche : Puissante, vague de fumée. Fruits sucrés, fruits secs. Salée, iodée, sherry, tabac. Beaucoup de bois accompagné d'épices poivrées et un dépôt de souffre. En bref, après la petite morsure du début, c'est du plaisir.
Finale : Modérément sèche, très salée, fumée. Bois de vieux galion espagnol, (oui je renifle souvent la coque des bateaux). Rancio. C'est un sherry très différent d'un Glendronach 15 ans, qui pour moi est une référence. Plutôt orienté bois et épices que fruits compotés. L'un vieux Lord, l'autre vieux loup de mer.
Si vous avez l'occasion de goûter ce whisky, n'hésitez pas!