25 Septembre 2018
Nez : Pour tout dire, il est évident que le style de la maison est respecté dans ses marqueurs, mais j'attendais une tourbe nettement plus intense, mais passons. Notes de charbon de bois, typées barbecue. C'est plutôt délicat, avec de franches influences citronnées. Il y a du sel qui vient s'ajouter tranquillement à l'ensemble. C'est léger à mon goût, mais je retrouve du caramel mou, quelques fruits difficilement identifiables et doux.
Bouche : Nous sommes sur cette acidité citronnée, ce même charbon de bois. Elle fait preuve de jeunesse, mais manque tout de même de punch. Elle deviendra de plus en plus salée. Il y aura un retour du caramel, peut-être du miel. Quelques céréales et malgré tout une petite rondeur fruitée, mais tout ça baigne quand même fort dans le sel.
Finale : Essentiellement fumée et salée, elle apportera une petite sécheresse fumée. Une tout aussi légère amertume tirée de la pomme verte. Nous ne pouvons qu'admettre une longueur intéressante. Pas un mauvais whisky, loin de là, mais pour un 200ème, c'est déconner.
Perpetuum est une édition limitée de Ardbeg qui célèbre le 200 ème anniversaire de la distillerie de Islay.
Il s'agit d'un assemblage de fûts de bourbon et de sherry, produit à 72.000 exemplaires.
Pour l'occasion il fut également décliné en une version Distillery Release commercialisée lors du Feis Isle 2015, étiquette blanche, 12.000 bouteilles, pour un même volume d'alcool.
Notez que la notion de limitée abouti parfois à une définition différente sur la quantité exacte d'exemplaires, je me suis référé aux chiffres proposés par un célèbre registre communautaire de bouteilles de whiskies.
Coincée entre Auriverdes et Dark Cove, ce Ardbeg à l'image des éditions annuelles limitées ne déchaîne plus vraiment les passions.
Le style de la maison est confirmé, c'est bien fait, mais un beau packaging, des effets d'annonce ne suffisent plus à justifier le prix de vente chez nous.
A quoi s'ajoute une certaine opacité sur l'âge des whiskies qui entrent dans la composition de ces éditions.
Bien entendu nous pourrions nous diriger vers des choses bien plus pointues, mais à quel prix ? Un vieux Ardbeg est impayable, tout comme les embouteillages indépendants, même lorsqu'il s'agit de jeunots.
Alors j'entends bien souvent des amateurs qui abandonnent ces nouvelles éditions, soit au profit d'autres distilleries toutes aussi valables, ou des éditions standards, Ten, Uigeadail ou Corryvreckan et je crois que j'ai rejoint cette tendance.
Je crois que Ardbeg gagnerait à revenir aux fondamentaux...mais forte de sa popularité j'imagine que ce n'est pas pour demain.