1 Mars 2019
Mon premier contact avec Barceló, je m'en souviens comme si c'était hier et pourtant c'était en 2005.
Je venais d'avoir 25 ans, j'étais jeune et... plus mince qu'aujourd'hui.
À l'époque je n'étais pas particulièrement attiré par les spiritueux, mais lors d'un voyage en République Dominicaine, la chambre de mon hôtel possédait un bar en self service, une simple armoire et quatre ou cinq bouteilles offertes aux clients.
J'ai rapidement compris, que ce que les locaux nomment la vitamine faisait partie de la vie de tous les jours.
Soleil, ron et bachata.
De ce séjour j'ai ramené une bouteille de Barceló Dorado, un ron ambré plutôt passe partout, mais dont j'ai conservé un agréable souvenir, bien meilleur que celui de mon vol retour.
Bloqué lors d'un transit en Jamaïque durant des heures et un monstrueux orages nous obligeant à survoler les états unis, auront largement mis à l'épreuve ma phobie des avions.
Bref tout ça pour dire que là bas, le ron est partout et tout le temps et que si c'était aujourd'hui, le bar de ma chambre aurait eu une autre tronche à mon départ qu'à l'époque.
Du coup je me rattrape un peu avec ces quelques échantillons que j'ai pu glaner, espérant ressentir à nouveau cette sensation, ce dépaysement tropical.
Nez : Bien entendu je quitte un peu l'univers des esters que j'ai abordé de manière massive lors de mes dernières découvertes rum. Directement agréable, doux, caramélisé et vanillé, mais sans aucun excès. Nous avons des fruits mûrs comme de la banane, de l'ananas.
Bouche : Très léger. Il va manquer de texture dans les premières secondes, mais se rattrapera ensuite. Nous avons ces notes typiques de mélasse, de fruits secs, de caramel, de banane. C'est agréable, même si relativement commun. Un ron qui fera l'affaire des amateurs du genre, mais dans cette catégorie des ron de tradition espagnole, il n'aura pas à souffrir d'un excès de sucrosité, ne laissera pas cette sensation collante en bouche. En toute fin de bouche, nous avons des traces de chocolat, des épices légères.
Finale : Elle fera preuve de la même légèreté, la longueur est moyenne, dans l'ensemble c'est une production agréable, mais qui ne fera pas les affaires des puristes. Mais comme tout est histoire de goût, je suis certain qu'il se laissera apprécier par le consommateur occasionnel, ou aux palais tout simplement pas ouverts à un Long Pond TECC par exemple.
Trouvable pour une trentaine d'euros, il est issu de millésimes situés entre quatre et onze ans.
Peut-être à consommer avec un cigare Don Lucas, qui est un producteur d'origine liégeoise installé à proximité de Punta Cana et qui possède au beau milieu de sa boutique une réplique du célèbre Manneken pis, ça ne s'invente pas.