8 Octobre 2018
Nez : Gras, fait de fruits confits, d'agrumes, il va développer une belle souplesse vanillée. Les notes vineuses se fraient un passage, accompagnées de raisins macérés, de sucre cristallisé. Je lui trouve également une présence florale qu'il m'est difficile d'identifier. Malgré un volume affiché clairement de 20gr/L. de sucre nous ne somme pas dans un excès, nous serions même plutôt sur de la fraîcheur.
Bouche : Douce, légère, faite de caramel mou et d'agrumes. Elle semble gagner en richesse, mais également en sucrosité. Des notes vineuses apparaissent, disons que la maturation en fût de Pineau est très marquée sur cette édition. Des ananas, le côté floral est toujours bien discernable. Nous pourrions presque être en présence d'un genre de liqueur, d’apéritif à base de raisin, du genre et bien Pineau des Charentes.
Finale : Les notes d'oranges de Séville vont aller grandissantes. Il y a également des abricots frais mais à maturité. Sécheresse infime. Pommes au four.
Il ne cède pas à l'excès irréversible de sucre, toutefois cela lui offre beaucoup de douceur et sa seconde maturation est évidente.
Cela est d'autant plus vrai au fil de son aération.
Distillé en colonne, entre deux et trois jours de fermentation.
Composés volatiles 238.
Nez : Le style Jamaïcain est évident, même si son taux d'esters est plus faible (73) que ce que j'ai déjà rencontré, en bref le style ne correspond pas à un jamaïcain pur jus. Les fûts de la maison Ferrand auront de ce que j'ai pu rencontrer, adoucir le rum, offrir le style attendu par la marque, qui la différencie des productions officielles.
Bouche : Nous sommes ici sur une pomme complètement cuite et caramélisée. Sa puissance est totalement maîtrisée. Le sucre de canne se répand dans toute la bouche, c'est un peu linéaire, mais agréable. De l'orange également caramélisée, de la vanille, du moka et tout cela sans procurer cette sensation d’écœurement, car rattrapé par une petite amertume à la fois épicée, boisée, voir végétale. Je note que certain Teeling single bourbon cask développent ce côté particulièrement caramélisé et crémeux, est-ce l'ingrédient principale de cette recette ? Je ne peux l'affirmer.
Finale : Elle est plus fruitée, avec de la pomme verte, ce qui lui confère une certaine fraîcheur et tranche bien avec toute sa rondeur caramélisée en bouche. J'ai le sentiment également de retrouver quelques petits fruits verts, comme des groseilles à maquereau. Enfin un peu de cette fumée, de ce bois brûlé.
Cette sélection a mes faveurs comparativement à la version Guatemala, ce qui reflète exclusivement mes goûts personnels.
Je suis à priori plus client du rum de tradition anglaise qu'espagnole.
Distillé en double retort pot still, quatre à quatorze jours de fermentation, esters 73.
Ces deux bouteilles furent présentées ce 06 octobre 2018 à la Maison Demiautte de Marchienne et reçurent un très bel accueil, ainsi que les éditions millésimées Péru et Fidji.
Elles rencontreront des amateurs de la marque, ainsi que ceux qui auront la curiosité d'aborder le produit d'un terroir travaillé à la manière d'un créateur et différente de la production brute, tout aussi appréciable bien entendu, mais sur un autre registre.
Elles restent disponibles le temps que vit un single cask, c'est à dire de manière limitée dans le temps.
Merci à Fred Muller pour ses magnifiques photos, instantanés de vie, de boulot et de fraternité.