10 Janvier 2017
Voici le frère tourbé de Tobermory, dans une édition d'un âge respectable pour ce whisky qui est resté un certain temps bloqué à 10 ans.
Un whisky qui semble en général et de plus en plus apprécié, qui comme bon nombre de tourbés s'exprime pleinement dans son jeune âge.
De ceux que j'ai eu l'occasion de tester je n'ai pas souvent été déçu, que ce soit dans sa version 10Y officielle ou dans quelques embouteillages indépendants, Gordon & MacPhail, Signatory Vintage ...
Lorsque je vois Ledaig, je suis en confiance et j'ai immédiatement envie de goûter.
Nez : Dans un premier temps la tourbe fumée et fermière, mais le finish en fûts de sherry reprend le dessus pour occuper presque tout l'espace. Du cuir, du chocolat, de petits fruits rouges. Ensuite des fruits typiquement associés au sherry, dattes, oranges, abricots.
Bouche : En bouche c'est bien la tourbe qui mène les opérations, fidèle au style de l'île de Mull, grasse, sur des notes de vin de paille. L'impact du sherry reste bien présent, regagne en intensité, mais de manière à préserver le style propre du whisky. Après l'avoir bien travaillé au corps, la vanille se relâche. Des épices poivrées et une acidité saumâtre.
Finale : Sèche avec de la tourbe terreuse qui va s'accrocher longuement. Des tanins, de la corpulence. Du caoutchouc.
Je m'attendais à plus de fruits en bouche avec un nez porté à ce point sur le sherry.
Ce whisky est un miroir à trois faces, d'abord des fruits, ensuite finalement plutôt maritime et enfin la tourbe, la terre.
Tout comme son style, mon avis est changeant, je ne sais pas ce qui cloche de mon point de vue. Peut-être est-il trop éloigné de ce à quoi je m'attends avec un Ledaig. Ce finish est-il une réussite? D'un point de vue strictement personnel j'ai un doute.
Mais je maintiens que Ledaig mérite d'être plus souvent approché.